Le temps où les banquiers avaient entre leurs mains les destinées d'une entreprise semble être révolu. Plus besoin de passer par ces institutions financières et leur lourdeur bureaucratique pour financer son projet. Il suffit de faire appel à des contributeurs volontaires sur Internet et le tour est joué ! Ce phénomène récent a un nom : le crowdfunding.
L'union fait la force
Les difficultés qu'il faudra surmonter pour avoir un financement découragent plus d'un porteur de projet. L'idée de s'unir afin de briser ce monopole des institutions financières qui a germé depuis longtemps au sein des populations et surtout au niveau des entrepreneurs désireux de mener à bien leurs activités. Ainsi, le crowdfunding, ou le financement participatif a vu le jour aux Etats-Unis au début des années 2000. L'avènement du Web 2.0 et la montée en puissance des réseaux sociaux n'ont fait que faciliter et accélérer cette union sacrée entre d'un côté les détenteurs d'idées novatrices et de l'autre le millier voire le million d'internautes qu'ils auront réussi à convaincre d'apporter leurs contributions.
Cette méthode a la particularité de mettre en relation directe et plus conviviale le porteur de projet et son bailleur de fonds. Elle ne nécessite pas non plus une énorme somme d'argent de la part de l'investisseur, mais une petite contribution à raison de 5€ à 10€ par chaque participant pourrait permettre de financer l'intégralité du projet. Le crowdfunding permet à de petits épargnants de placer leur argent dans des projets pour lesquels ils ont eu un coup de cœur, sans toutefois prendre le risque de se ruiner.
Sur les traces de Kickstarter
Le leader mondial du fonds participatif est l'Américain Kickstarter. Après quatre ans d'existence seulement, le site a permis le financement de pas moins de 50 000 projets pour un montant total des fonds récoltés estimé à 731 millions de dollars. Parmi ces projets, 49 ont reçu plus de 1 million de dollars de financement de la part des internautes, dont le dernier film de Spike Lee, ou encore la console de jeux Ouya. La campagne qui a réussi à engranger le plus d'argent est jusqu'ici la montre intelligente Pebble qui a pu lever pas moins de 10 millions de dollars.
Depuis, d'autres sites se sont mis à suivre les traces de Kickstarter. En France, une trentaine de plateformes de crowdfunding ont vu le jour parmi lesquelles on peut citer Ulule, KissKissBankBank ou encore My Major Company. Si Ulule a permis de financer 3 000 projets depuis sa création pour un montant total de 10 millions d'euros, KissKissBankBank quant à lui revendique plus de 138 000 membres pour une collecte de 6,8 millions d'euros. My Major Company se distingue des deux cités précédemment en étant orienté beaucoup plus vers l'industrie musicale. Il a financé 42 000 nouvelles créations pour 14 millions d'euros.
Avec un taux de réussite des projets financés avoisinant les 58% combiné à la force des réseaux sociaux, le crowdfunding est promis à un bel avenir au point que les projets qui y cherchent des financement prennent de plus en plus d'envergure.